Goodtimer de la semaine

Aston Martin DB2/4 – Understated fast

Une voiture de sport britannique qui allie style, intelligence et histoire : l'Aston Martin DB2/4 n'a jamais été sous les feux de la rampe, mais c'est précisément pour cette raison qu'elle est devenue une légende pour les connaisseurs. Une découverte sur quatre roues.

Publié le 20.12.2025

Avant que James Bond ne secoue son martini et ne fonce à travers l'histoire du cinéma dans sa DB5, il y avait une autre Aston Martin, plus discrète, mais non moins remarquable. La DB2/4 avait tout ce qu'il fallait pour devenir une légende, mais elle n'était pas encore un mythe. C'était la première Aston Martin pouvant accueillir quatre personnes, dotée d'un hayon et d'une attitude très britannique : understated but fast. Née en 1953, construite jusqu'en 1955, 565 exemplaires de la Mark I ont été produits. Parmi eux, environ 400 étaient des coupés élégants, qui s'inspiraient davantage du tweed que du smoking. L'une des versions cabriolet a fini par faire son entrée à Hollywood : dans le film classique d'Alfred Hitchcock Les Oiseaux, Tippi Hedren traverse l'écran au volant d'une DB2/4.

Sous la carrosserie en aluminium martelée à la main par Mulliner se trouvait initialement le moteur six cylindres en ligne VB6E de 2,6 litres et 125 ch conçu par W. O. Bentley. Il fut ensuite remplacé par le moteur VB6/J plus puissant, d'une cylindrée de 2,9 litres et d'une puissance de 140 ch. Mais outre ses quatre vitesses et l'absence de direction assistée, la DB2/4 avait surtout une chose : beaucoup de caractère. Roues à rayons, instruments Smiths, cuir Connolly – une touche d'élégance, aussi sobre que l'humour des insulaires. La DB2/4 Mark I a été suivie par d'autres générations : à partir de 1955, la Mark II est arrivée avec un design légèrement revisité et des vitres panoramiques. En 1957, la DB2/4 Mark III a suivi – la dernière de son genre avant qu'Aston Martin n'atteigne définitivement l'Olympe automobile avec la DB4. Si vous cherchez le chiffre manquant entre DB2 et DB4 : la DB3 a été créée en parallèle, mais en tant que voiture de course pure souche.

Driver’s Car 

La DB2/4 est toutefois restée le lien raffiné entre le garage et le club pour gentlemen. Une voiture de gentleman. Une bibliothèque roulante. Un véhicule pour ceux qui préfèrent réfléchir sur les routes de campagne plutôt que de poser sur les boulevards. Avec une ligne de toit basse et plate et un intérieur qui évoque davantage un salon qu'un cockpit. Son succès résidait dans sa polyvalence et son équilibre parfait : adaptée à la famille, mais pas conventionnelle. Sportive, mais pas ostentatoire. Et même pratique, avec son hayon à ouverture latérale. C'était une voiture de sport pour les intellectuels, les poètes, les architectes – dotés d'une saine confiance en eux et d'un goût encore plus sûr.

Ceux qui la conduisent doivent s'imprégner de son caractère particulier. Les performances acoustiques et dynamiques de cette Aston Martin DB2/4 dépassent toutes les attentes pour une voiture de près de 70 ans. Le moteur démarre avec une vigueur étonnante, la boîte de vitesses manuelle est précise et réactive. Les freins – l'assistance servo se trouve ailleurs – exigent du doigté, mais offrent un retour d'information honnête. La direction n'est pas faite pour être utilisée distraitement ou d'une seule main, mais elle exige beaucoup et récompense par une sensation de conduite intense.

La renaissance

Et puis il y a cet exemplaire qui se démarque même parmi ces excentriques : celui dont le numéro de châssis est LML/649. Première immatriculation : 2 juin 1954. Couleur : vert d'eau. Propriétaire : un certain M. Grahame S. Bourne. Cet homme a conservé la voiture pendant 54 ans, soit plus longtemps que son premier mariage. Plus longtemps que la plupart des mariages. Il a parcouru plus de 170 000 kilomètres avant de mettre le véhicule à la retraite. En 2015, elle a fait son apparition chez Bonhams à Londres. Une capsule temporelle sur quatre roues. Son état ? Disons « authentique ». Le cuir ? Usé. La mécanique ? Elle avait trouvé la paix.

Mais c'est alors que Goodtimer, de St. Margrethen, est entré en scène et a investi plus de 200 000 francs et quatre ans dans une restauration qui s'apparentait davantage à une cure qu'à une transformation. Aujourd'hui, la LML/649 se présente comme un costume Savile Row fraîchement repassé. La peinture est désormais parfaitement brillante, le cuir Connolly est de couleur tan fidèle à l'original, la mécanique du moteur, de la transmission et du châssis a été entièrement révisée. Les roues à rayons ont également été rechromées et équipées de pneus adaptés. Cerise sur le gâteau : une coupe du Concours d'Élégance de Zurich et deux succès en rallye en Suisse, une 3e et une 7e place, parlent d'eux-mêmes. Cette DB2/4 ancienne est un classique qui roule encore et qui a un passé dans le sport automobile.

La DB2/4 a toujours été une voix discrète mais importante, et la LML/649 en est l'une des plus belles interprétations. Pas de gadget, pas de bouton pour les fumigènes. Mais un véhicule avec une histoire, une attitude et une souveraineté britannique. Si vous souhaitez l'acquérir, rendez-vous sur goodtimer.ch.

Photos : Christian Lienhard (lienhardbildwerke.ch)

<< Retour à l'aperçu

Poursuivez votre lecture :